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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/155

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non, s’écria-t-il ; les visites et la société ne sont plus faites pour moi ; je ne me départirai pas si-tôt du plan que j’ai eu tant de peine à former : toute la tranquillité des jours qui me restent, dépend de mon exactitude à m’y conformer. La méchanceté des hommes m’a dégoûté du monde, et ma résolution d’y renoncer sera aussi constante que sa perversité. — Je ne dois donc pas vous demander ?… Demandez, mademoiselle, interrompit-il vivement, tout ce qu’il vous plaira : il n’est rien sur quoi je ne sois prêt à répondre… Que pourrais-je cacher ? J’avoue qu’au premier moment où je vous ai vue, j’ai tremblé involontairement : une honte déplacée m’a saisie, je me suis cru dégradé, j’ai cherché à vous éviter : mais un peu de réflexion m’a rendu mon courage. Et où serait, me suis-je dit, le déshonneur d’employer à ma subsistance la force dont j’ai été doué ? Et pourquoi rougirais-je de suivre un genre de vie que la nature avait prescrit à l’homme, avant qu’il fût dégénéré ? Si vous persistez, re-