Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/17

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Cécile rougit, et garda le silence. Est-il possible, continua-t-il, que vous ayez supposé un seul instant !… Mais il est inutile de parler d’une supposition si peu vraisemblable. — Elle est cependant très-aimable. — Oui, répondit-il ; elle est ingénue, honnête, et je souhaiterais que sa situation fût meilleure. — N’avez-vous jamais été, soit par occasion, soit par hasard, dans le cas de lui écrire ? — Jamais. — Et vos visites au frère n’étaient-elles pas quelquefois ?… Prenez garde, interrompit-il en riant, que je ne vous demande à mon tour, si vos visites à la sœur n’étaient pas quelquefois pour le frère. Mais pour ce qui me regarde, miss Beverley pourrait-elle imaginer qu’après l’avoir connue, les charmes de mademoiselle Belfield fussent capables de faire la moindre impression sur moi ?

Cécile, que sa délicatesse et son amitié pour Henriette retenaient, et qui se faisait un devoir de ne point trahir son secret, persuadée d’ailleurs, de l’innocence de Delvile par la manière franche dont il