Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/18

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s’était expliqué, évita de lui répondre, et aurait abandonné ce sujet, si Delvile, assez satisfait de ces questions, qui prouvaient qu’il ne lui était pas indifférent, et empressé à se justifier pleinement, n’eût jugé à propos de continuer cette explication. J’avoue, dit-il, qu’il y a je ne sais quoi d’attrayant dans l’ingénuité des manières de mademoiselle Belfield : son cœur paraît pur, son caractère est la douceur même. Vous voyez que son mérite ne m’a point échappé ; je l’ai plainte et admirée ; mais il s’en faut de beaucoup qu’elle ait produit un sentiment durable. À la première vue, il est certain qu’elle attache ; mais l’ingénuité dénuée de connaissances, devient fatigante à la longue ; la douceur et la bonté sans noblesse n’ont rien d’assez piquant pour faire impression. On cherche à se distraire, quand on est rassasié de certaines douceurs ; la vie devient à charge, quand la compagne de nos loisirs manque d’esprit, de discernement et de culture. Avec miss Bererley, toutes ces… Ne parlez point de toutes