Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/180

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ne viens point ici pour m’en séparer, mais pour la réclamer. Je suis à elle, et j’y suis tout entier. Je le proteste à la face de l’univers. Il n’est actuellement plus temps d’exiger un pareil sacrifice ; car vous n’êtes pas plus ma mère qu’elle n’est mon épouse. Cécile, surprise de la hardiesse de sa déclaration, resta stupéfaite, tandis que madame Delvile, d’un air calme, quoique mécontente, lui répondit : ce n’est point à présent de cela qu’il est question ; j’avais espéré que vous auriez mieux connu ce que vous nous devez à l’une et à l’autre. Je n’ai consenti à cette entrevue, que pour vous procurer l’occasion de donner cette marque de respect à miss Berverley, qui se trouve obligée par les convenances de rompre les liaisons qui subsistaient entre vous. Cécile, hors d’elle-même, rassembla toutes ses forces pour dire : j’ai déjà renoncé, autant que cela dépend de moi, à tous les engagements qui subsistaient entre nous, et je suis actuellement prête à déclarer… Que vous m’abandonnez abso-