Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/181

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lument ? interrompit Delvile ; c’est là sans doute ce que vous vouliez dire ?… En quoi vous ai-je offensée ? Comment ai-je mérité une pareille réprobation ?… Répondez, parlez-moi, Cécile, que vous ai-je fait ? Rien, monsieur, lui répartit Cécile, confondue d’un pareil langage en présence de sa mère, vous ne m’avez rien fait… et pourtant… — Et pourtant ?… Auriez-vous conçu de l’aversion pour moi ? Une affreuse antipathie aurait-elle fait place à votre estime ? Avouez-le de bonne foi, vous me haïssez ? Cécile soupira, détourna la tête, et madame Delvile indignée s’écria : quelle folie et quelle absurdité ! J’ai peine à vous reconnaître à cet emportement. Pourquoi interrompez-vous miss Beverley, et l’empêchez-vous de finir le seul discours que vous deviez écouter de sa part ? Pourquoi la tourmenter et l’irriter par des expressions auxquelles la passion a plus de part que la raison ? Continuez, charmante fille, finissez ce que vous avez si sagement, si judicieu-