Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/185

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continuer à m’éprouver : rien au monde, après ce que vous venez de me dire, ne pourrait me résoudre à entrer dans votre famille. Enfin donc, madame, dit Delvile en se tournant d’un air piqué du côté de sa mère, vous êtes satisfaite, votre but est rempli ; et le poignard que vous avez plongé dans mon sein a-t-il pénétré assez avant pour vous appaiser ? Oh, que ne puis-je l’en retirer ! s’écria madame Delvile ; avec quel plaisir je consentirais à le voir enfoncé dans le mien, si cela pouvait guérir la blessure que je me vois forcée de vous faire ! Si cette charmante personne était sans fortune, je n’hésiterais pas un instant à vous donner mon consentement ; ses vertus l’emporteraient sur toutes les vues d’intérêt ; je ne m’affligerais point de votre indigence ; je ne m’occuperais que de votre félicité : mais céder dans cette conjoncture, ce serait renoncer à toutes les espérances que j’avais jusqu’à présent fondées sur mon fils.

Finissons donc, madame, cette conver-