Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/53

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Le trouble de Cécile à la lecture de cette lettre fut extrême ; elle vit que M. Monckton n’avait point réussi. La résolution héroïque qu’elle avait formée n’avait abouti à rien, et les choses étaient encore moins avancées qu’auparavant. Il était impossible d’écrire à Delvile, puisqu’elle ne savait où le trouver ; lui manquer de parole, précisément au dernier moment, lui paraissait trop cruel, et elle ne pouvait s’y résoudre ; elle pensa cependant d’abord à envoyer quelqu’un à Londres, qui arriverait à l’entrée de la nuit, et lui remettrait une lettre de sa part : mais la difficulté de savoir qui elle pourrait charger d’une pareille commission, et l’incertitude qu’on pût le trouver, supposé qu’il eût pris ses mesures pour n’être pas connu, rendaient cet expédient trop périlleux, et l’empêchèrent d’y avoir recours. Un seul se présenta à son esprit ; et quoiqu’elle en prévît tous les inconvénients, elle crut qu’il était l’unique dans cette circonstance. Cet expédient était de se rendre à Londres, de consentir à l’entrevue qu’il lui avait proposée