Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/97

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l’escalier, que courant précipitamment après elle, et tâchant de l’arrêter, il lui dit : si vous ne me haïssez pas, si vous ne me détestez pas, si je ne vous suis pas odieux et insupportable, ne me quittez pas avec autant de dureté !… Cécile, ma bien-aimée Cécile… daignez me dire un mot. Regardez-moi encore une fois, et daignez me consoler, en m’assurant que notre séparation ne sera pas éternelle.

Cécile tourna la tête ; et quoique ses yeux pleins de larmes prouvassent sa sensibilité, elle lui dit : pourquoi continuez-vous à me tourmenter par des prières auxquelles je ne dois point prêter l’oreille ?… Ne vous ai-je pas suivi à l’autel ? Pourriez-vous avoir le moindre doute sur la façon dont j’ai pensé à votre égard ? — Dont vous avez pensé !… Cécile ne serait-elle donc plus la même ? — Laissez-moi partir, je vous prie, et soyez persuadé qu’il n’y a que la raison qui puisse me décider à vous fuir. Cachez-moi une partie de votre sensibilité, plutôt que de