Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/109

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pour qu’elle pût la cacher ; elle changea plusieurs fois de couleur ; tantôt elle rougissait de colère, et la crainte ensuite la faisait pâlir ; elle se levait, elle tremblait et s’asseyait ; elle se relevait encore, et ne sachant que faire ni que dire, elle se remit sur sa chaise. M. Delvile, la saluant alors d’un air de protection, lui souhaita le bon jour. Ne partez pas encore, monsieur, s’écria-t-elle en balbutiant ; permettez auparavant que je vous prouve votre erreur au sujet de M. Belfield… Mon erreur, mademoiselle, répondit-il en souriant dédaigneusement, n’est peut-être pas si facile à démontrer que vous l’imagineriez bien ; il me reste encore d’autres doutes qui vous feraient vraisemblablement tout autant de peine ; mais je crois qu’il convient d’éviter de nouvelles explications. Je ne cherche point à les éviter, repartit-elle, cette nouvelle injure lui ayant rendu tout son courage ; je ne les crains point ; au contraire, il me convient de les demander.

Cette intrépidité de la part d’une jeune