Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/115

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calomnies ; elle ne se rappelait pas d’avoir jamais parlé à personne de ses liaisons avec la famille Belfield ; car elle ne savait point qui étaient celles qui la fréquentaient, et aucun de ses amis ne la connaissait. Comment était-on donc parvenu à l’instruire qu’elle la visitait souvent ! comment avait-on inventé que c’était par égard pour le fils ! Elle était sûre que Henriette était trop honnête et trop vertueuse pour s’être rendue coupable de cette perfidie. Le jeune homme même avait toujours montré de la modestie, et s’était conduit de manière à ne faire naître aucun soupçon. La mère pourtant n’avait été ni si retenue, ni si raisonnable : elle n’avait pas craint d’insinuer que Cécile était amoureuse de son fils ; que celui-ci ne lui ayant point manifesté ses sentiments, il n’avait jamais essuyé de refus de sa part ; et rien jusqu’alors n’avait été capable de la faire changer de façon de penser. Elle ne douta donc plus que ce ne fût madame Belfield qui avait occasionné cette dernière injus-