Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/116

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tice ; elle conclut de sa pétulance et de son empressement à publier ses idées chimériques, qu’elle n’avait pu s’empêcher de faire part à d’autres de ses conjectures, et que, par ce moyen, elles étaient enfin parvenues aux oreilles de M. Delvile. La probabilité qu’elle trouvait dans une pareille idée, en lui expliquant ce qui concernait les bruits qu’on avait répandus au sujet de Belfield, lui laissait pourtant une difficulté qu’il lui était impossible de résoudre ; c’était celle de la dette. M. Harrel, sa femme, M. Arnott, le juif, et M. Monckton, étaient les seuls qui avaient eu connaissance de cette affaire ; et quoiqu’il fût assez vraisemblable que, dans l’espace de plusieurs mois, un secret commun à cinq personnes eût pu transpirer, elles étaient cependant toutes intéressées à ne pas le révéler, non-seulement par rapport à Cécile, mais encore relativement à elles-mêmes ; et ce secret leur était d’une telle importance, qu’on devait raisonnablement croire qu’il serait tout aussi bien gardé que s’il n’avait été