Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/119

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ne lui déguisât rien, elle eut, en lui répondant, l’air froid et réservé. Il s’en apperçut aisément, et après un moment de silence, il la pria de lui apprendre ce qui avait pu lui faire de la peine.

Cécile, désirant ardemment que des doutes qui lui étaient aussi injurieux fussent entièrement éclaircis, lui rendit un compte exact, simple et sans commentaire, de la scène qu’elle avait eue avec M. Delvile. Il est vrai que tout éclaircissement était absolument inutile à M. Monckton pour lui expliquer le changement qui s’était opéré dans ses manières. Je vois, s’écria-t-il avec beaucoup de vivacité, ce qu’il est très-naturel que vous soupçonniez ; je vais, en conséquence, de ce pas, chez M. Delvile, et j’exigerai qu’il me justifie. Cécile, qui se repentait déjà d’avoir avoué ce qui se passait en elle, l’assura qu’il était inutile qu’il fît cette démarche, et le pria de lui donner conseil sur la manière de découvrir l’auteur d’une telle calomnie. M. Monckton, d’un air embarrassé, déclara qu’il était aussi