Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/121

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croire qu’un incident, tout aussi inexplicable que malheureux, était cause que ce secret, ainsi défiguré, était venu à la connaissance de M. Delvile, et que par ce moyen son bon cœur avait fait tort à sa réputation. Quoiqu’il lui restât encore des doutes qui diminuaient un peu la confiance qu’elle avait eue jusqu’alors en l’amitié de M. Monckton, elle crut qu’il serait injuste de le condamner sans preuves, puisqu’il lui était aussi difficile de s’en procurer que de trouver des raisons plausibles du motif qui avait pu l’engager à la calomnier avec autant de perfidie. Elle tâcha de suspendre son jugement jusqu’au moment où le temps dévoilerait ce mystère, et ne pensa, en attendant, qu’à terminer ses affaires, et à quitter Londres. Ils se rendirent ensemble, le lendemain matin, chez Briggs, où après de longs débats, ils restèrent enfin maîtres du champ de bataille. Il leur remit tous ses comptes ; et au bout de peu de jours, les soins actifs de M. Monckton parvinrent à tout arranger, et à retirer