vie, et ce que son père lui avait laissé, qui était entièrement placé dans les fonds publics, se trouva réduit à rien par la vente qu’elle fut forcée d’en faire pour rembourser M. Monckton du capital et des intérêts qu’elle lui devait, et par le paiement qu’elle fit à son libraire des livres qu’il lui avait fournis.
Tandis qu’elle s’occupait de ces différents arrangements, qui l’obligèrent encore de remettre à huit jours son départ de Londres, elle passa presque tout son temps seule. Elle aurait voulu donner la meilleure partie de ses moments à Henriette ; mais les derniers reproches de M. Delvile l’avaient tout-à-fait découragée, et quoiqu’elle n’eût de liaison qu’avec elle, l’indiscrétion de madame Belfield lui faisait craindre que les visites qu’elle ferait à la sœur ne fussent attribuées au frère.
Ces reproches, quels que fussent ses efforts pour les oublier, demeuraient toujours fortement gravés dans sa mémoire ; le mépris avec lequel il les lui