Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/124

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avait faits, paraissait avoir eu pour but de l’offenser ; comme s’il avait été enchanté de pouvoir, d’après la mauvaise conduite qu’il lui supposait, s’arroger le droit de triompher d’elle, après avoir refusé son consentement à son mariage. Elle en conclut aussi que Delvile ne manquerait pas d’être informé de ces calomnies ; mais jugeant de sa générosité par la sienne, elle fut convaincue qu’il n’y ajouterait aucune foi. Ce qu’elle avait appris de l’indisposition et de l’état dangereux de madame Delvile, augmentait sa tristesse. Elle avait toujours conservé pour cette dame le plus profond respect, et elle se regardait, en quelque sorte, comme la cause de ses souffrances.

Cette scène ne fut pas la seule qui renouvelât des souvenirs qu’elle cherchait à effacer. Son vigilant mentor, Albani, ne manqua pas de venir la sommer de sa parole ; et quoique M. Monckton l’exhortât très-sérieusement à ne point sortir avec lui, elle préféra de s’exposer à cette démarche, plutôt que d’essuyer