Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/126

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lade ; mais en voyant que son mal lui permettait à peine de parler, elle fit venir la maîtresse de la maison, qui était une fruitière dont la boutique était au rez-de-chaussée, la pria de procurer une garde à la malade, d’emmener avec elle les enfants, et d’appeler un apothicaire, dont elle, promit de récompenser les soins. Elle lui donna aussi quelque argent pour acheter les choses dont la malade pourrait avoir besoin, et promit de revenir dans deux jours s’informer de son état.

Albani, qui l’écoutait en silence, mais avec beaucoup d’attention, joignit les mains d’un air ravissant ; et s’écria : la vertu existe encore,… et je l’ai trouvée ! Cécile, flattée d’une pareille louange, désirant de la mériter, lui dit d’un ton qui exprimait sa satisfaction : où irons-nous à présent, Monsieur ? Chez toi, répartit-il avec bonté ; je ne veux point abuser de ta pitié, ni la lasser, en te rendant trop familière la vue de pareils objets.