Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/143

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vous a donc rendu un très-mauvais service, et il serait heureux pour vous d’oublier absolument que vous l’eussiez jamais faite. Oh ! cela ne me sera jamais possible ; car plus je pense à lui, et plus je suis mécontente de tous les autres. Ô, miss Beverley ! vous êtes la seule personne qui lui ressembliez ; toujours douce, toujours officieuse… Il me semble souvent que vous êtes sa sœur… J’avais une fois ouï dire… mais on a ensuite démenti ce bruit. Un profond soupir échappa à Cécile ; elle ne devina que trop ce qu’il n’aurait tenu qu’à elle d’entendre, et elle savait assez combien il lui aurait été facile de l’en dissuader. Sûrement, miss Beverley, vous ne sauriez être malheureuse, dit Henriette d’un air qui témoignait autant de surprise que d’inquiétude. — J’avoue que j’ai beaucoup de raisons, répondit Cécile, en affectant un air gai, d’être contente de mon sort, et je tâche de ne pas les oublier.

Oh ! je pense bien souvent, s’écria Henriette, que vous êtes la plus heureuse per-