Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/155

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ment déclaré qu’elle avait du goût pour lui, et ne demandai qu’à l’épouser, elle fut très-piquée contre Henriette pour ne l’avoir pas avertie plus tôt que ce logement était celui de son frère. Cependant, elle ne pouvait en sortir alors sans s’exposer à être reconnue ; elle resta comme immobile sur sa chaise, rougissant et pâlissant tour-à-tour. Son trouble l’empêcha d’entendre la réponse de M. Belfield, ainsi que la suite du dialogue entre sa mère et M. Delvile. Mais un instant après elle entendit madame Belfield qui était aux prises avec les porteurs qui l’avaient amenée, et qui découvrait par-là qu’il y avait quelqu’un dans sa maison. Je saurai bientôt, dit-elle, s’il est venu compagnie chez moi sans que j’en aye été informée, et elle ouvrit la porte de communication.

Cécile, qui jusqu’à ce moment était restée comme une statue sur son siège, se leva tout-à-coup, mais si confuse, qu’il lui fut impossible d’articuler un seul mot. Belfield, étonné lui-même de