Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/160

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tement où elle l’avait reçue fût le sien, de crainte que Cécile ne trouvât mauvais qu’elle en eût fait usage, quoiqu’elle sût qu’il ne lui restait que ce moyen de pouvoir, ainsi qu’elle le desirait depuis long-temps, s’entretenir en liberté avec elle. Elle lui demanda encore pardon de nouveau, et lui dit qu’elle espérait que la conduite de sa mère ne l’engagerait point à l’abandonner ; qu’elle-même en avait été très-choquée ; que son frère n’y avait pas eu plus de part qu’elle. Cécile l’écouta avec plaisir, et son amitié pour elle n’en souffrit aucune atteinte. La confiance qu’elle lui avait témoignée dans la matinée était digne de toute son affection et elle lui promit qu’elle durerait autant que sa vie. Après quoi Henriette, d’un air qui exprimait sa satisfaction, se hâta de prendre congé, en lui disant qu’elle n’oserait rester plus long-temps, de crainte que sa mère ne s’apperçût de son absence.

Cette visite, jointe à la conversation tendre et familière de la matinée, aug-