Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/159

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Dans la soirée, on lui annonça Henriette qui, en entrant, lui dit ! Ah, mademoiselle ! que vous étiez fâchée en nous quittant ! Je n’ai pas eu un moment de tranquillité depuis cet instant ; et si vous partez sans me pardonner, il est sûr que je deviendrai malade de chagrin : ma mère est sortie, et moi j’ai couru ici toute seule, quoique dans l’obscurité et par le mauvais temps, pour vous en supplier ; sans cela je ne sais ce que je deviendrai. Douce et charmante fille ! s’écria Cécile en l’embrassant, quand vous m’auriez causé tout le chagrin que je suis capable de ressentir, l’attention et l’amitié que vous venez de me témoigner seraient seules capables de le dissiper, et vous feraient aimer plus que jamais. Henriette lui dit pour s’excuser, qu’elle avait cru que son frère ne rentrerait pas, parce qu’il passait presque tous les jours entiers chez les libraires, pour consulter les différents auteurs dont il pouvait avoir besoin, n’ayant lui-même que très-peu de livres : elle ne voulut pour-tant pas lui apprendre que l’appar-