Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/164

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laisseraient pas d’intervalle pour se livrer à de tristes ressouvenirs.

Son premier soin fut de se défaire de Fidèle, qu’elle avait, sans savoir comment, gardé jusqu’alors, et qu’elle ne revoyait jamais qu’il ne lui fît naître des idées affligeantes. Elle le renvoya sans charger celui qui le conduisit d’aucune commission, étant persuadée que tout ce qu’elle pourrait faire dire à madame Delvile n’augmenterait en rien la satisfaction qu’elle aurait de le recouvrer. Elle écrivit ensuite à M. Albani, pour lui apprendre qu’elle était actuellement prête à exécuter les projets qu’ils avaient formés depuis long-temps. Albani se hâta de venir la joindre, et se chargea avec empressement des fonctions de mentor et de distributeur de ses aumônes. Il fit son étude de lui déterrer des objets de compassion, de la conduire dans leurs demeures ; après quoi, il laissait à sa libéralité le soin de juger des secours que leur état demandait. L’excès de son zèle, dans ces occasions, et son ravissement de