Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/185

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tion, fit ce qu’elle put pour la tranquilliser, quoiqu’elle fût elle-même tout aussi agitée ; mais elle le tenta vainement ; Henriette descendit en se formant les idées les plus flatteuses, et ayant peine à contenir sa joie.

Il s’en manquait de beaucoup que Cécile en eût de pareilles ; la crainte de nouveaux combats à soutenir s’empara de son esprit, si long-temps tourmenté, et qui avait à peine recouvré sa tranquillité.

Henriette ne tarda pas à revenir. Ce n’était plus la même personne qu’auparavant… La rougeur, l’espérance, la vivacité, tout avait disparu. Elle était pâle ; et s’efforçant de sourire en entrant dans la chambre, elle ne put y réussir, ses larmes coulèrent malgré elle. Cécile l’embrassa, et tâcha de la consoler ; elle comprit facilement que son attente avait été déçue, et elle évita d’augmenter son chagrin en lui en demandant la cause ; elle s’abstint même de contenter sa curiosité par des questions qui n’auraient servi