Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/184

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quelle elle desirait qu’il eût été écrit. Cécile l’écouta avec une vraie compassion, convaincue qu’elle s’abusait par les idées les plus fausses, et cependant ne sachant comment l’en dissuader, dans un temps où elle se trouvait elle-même dans la plus grande incertitude.

Cette conversation fut bientôt interrompue par l’arrivée d’un laquais, qui vint dire qu’un monsieur demandait mademoiselle Belfield. Ô ma chère, ma très-chère miss Beverley ! s’écria Henriette encore plus émue, que pourrai-je lui dire ? Conseillez-moi, je vous prie, conseillez-moi ; car je ne saurais absolument trouver un seul mot. — Cela m’est impossible, ma chère Henriette, à moins que je ne susse d’avance ce qu’il pourrait avoir à vous dire. — Oh ! je l’imagine, je l’imagine, s’écria-t-elle en rougissant ; je ne saurai que lui répondre. Je prévois que je me conduirai comme une idiote. Que je crains de me faire du tort dans son esprit ! Cécile craignant que Delvile ne la vît dans cette situa-