Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/202

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Delvile, que mon père fût si bien instruit de l’impossibilité où vous êtes de remplir cette dernière condition ! ses assertions étaient dénuées de preuves ; je les ai crues une suite de ses préjugés, et j’étais venu ici dans l’espérance de pouvoir le convaincre d’erreur. Ma mère aussi, qui vous a défendue avec chaleur, était persuadée qu’elles n’étaient fondées que sur de faux rapports, et que votre fortune était encore aussi entière que votre innocence. Qu’elle sera surprise en apprenant ce que j’ai à lui dire ! Qu’elle sera sensible aux pertes que Harrel vous a occasionnées ! Et quelle ne sera pas son affliction d’apprendre que votre excessive générosité ait donné lieu à des soupçons par lesquels on a osé noircir votre réputation !

J’ai été, reprit Cécile, trop facile et trop imprudente ; et cependant, dans toutes les occasions, je n’ai cru faire que ce que l’humanité et la pitié exigeaient de moi. J’ai pensé que ma fortune surpasserait toujours mes besoins, et j’ai re-