Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

objection, craignant qu’elle n’en formât de nouvelles, il la quitta pour aller engager sa femme à l’inviter. Cécile n’en voyait pour le moment aucune autre à adopter ; tout lui semblait préférable à rejoindre madame Harrel.

Monsieur Monckton revint bientôt avec un compliment de son invention ; car sa femme, quoiqu’obligée de recevoir tous ceux qui lui plaisaient, avait eu soin de conserver précieusement le droit de faire connaître sa volonté, soit en se taisant opiniâtrement, ou en ne disant que ce qu’elle savait faire de la peine à son mari. Cécile se hâta de prendre congé des demoiselles Charlton, qui, peu touchées de ce qu’elles perdaient, et empressées d’examiner ce qu’elles gagnaient, s’en séparèrent sans regret. Cécile, le cœur gros et les yeux pleins de larmes, emprunta pour la dernière fois la voiture de sa digne amie, et quittant pour toujours sa maison, elle prit tristement le chemin de celle de monsieur Monckton.