Aller au contenu

Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

être si long-temps à charge à milady Marguerite, et s’épargner le désagrément d’habiter la maison d’une femme à laquelle sa présence déplaisait, elle résolut de se mettre en pension à Bury, chez d’honnêtes gens, et d’employer les deux mois qu’elle devait passer hors de chez elle, à arranger toutes ses affaires, et à régler ses comptes avec ses tuteurs. Pour cet effet, il était absolument indispensable qu’elle se rendît à Londres ; mais avec qui, et de quelle façon ? C’est ce qui l’embarrassait, et ce qu’elle ne pouvait décider seule : elle communiqua son projet à monsieur Monckton, et le pria de la conseiller. Il fut enchanté de ce qu’elle s’adressait à lui, et de ce qu’elle pensât à se mettre en pension à Bury, où il pourrait l’observer, et jouir encore mieux de sa société que dans sa propre maison ; car la vigilance avec laquelle il épiait ses démarches était encore fort au-dessous de celle avec laquelle milady Marguerite observait toutes les siennes. Il chercha pourtant à la dissuader d’aller à Londres ; mais