Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/56

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son empressement à lui rembourser la somme considérable qu’elle lui devait, était trop fort pour qu’il pût le vaincre. Elle était majeure ; sa fortune se trouvait à sa disposition ; elle avait perdu madame Charlton, et ne dépendait plus de personne. Il ne convenait pas qu’elle eût un seul créancier, et qu’on pût lui reprocher, en commençant sa nouvelle carrière, une négligence qu’elle avait souvent blâmée dans les autres. Monsieur Monckton lui dit que, pour régler ses comptes avec ses tuteurs, il fallait qu’elle leur écrivît formellement pour leur demander l’état des sommes dépensées pendant sa minorité, et de leur déclarer que son intention, pour l’avenir, était de se charger elle-même de l’administration de sa fortune. Ce conseil fut suivi sur-le-champ, et Cécile consentit à rester chez lui jusqu’à ce qu’elle eût reçu leurs réponses. Au bout d’une semaine, elles arrivèrent ; la lettre de monsieur Delvile ne faisait mention que de ce qui concernait les affaires de sa tutèle ; elle