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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/60

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nouvelle par hasard, et qu’elle avait cru que son attachement pour elle ne lui permettait pas de la lui taire, afin qu’elle prît ses mesures pour traverser les desseins de son mari, et empêcher par sa présence qu’il ne se livrât librement à tous ses goûts. Les infirmités de milady, qui augmentaient tous les jours, rendaient ce conseil difficile à suivre ; mais la demoiselle Bennet se conformant aux instructions insidieuses qu’on lui donnait, employa auprès d’elle un motif irrésistible, en lui faisant sentir que monsieur Monckton redoutait beaucoup qu’elle n’eût envie d’aller aussi à Londres. Il n’en fallut pas davantage pour la décider à entreprendre cette course ; et s’embarrassant fort peu de ce qu’elle en souffrirait elle-même, par l’espoir qu’elle avait de lui causer de la peine, son infidèle confidente trouva encore le moyen de l’engager à inviter Cécile à loger dans sa maison de Londres.

Monsieur Monckton, pour qui la feinte était presque devenue une nécessité, con-