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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/59

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s’en rapporter à lui pour le placement et la disposition de sa fortune.

Il vit alors qu’il avait sur l’esprit de Cécile tout le crédit dont il avait besoin, et que n’ayant pas le moindre soupçon de ses vues, elle était persuadée qu’elles étaient droites et pures ; mais il connaissait trop le monde pour se flatter que le public en jugeât de même. Voulant donc éviter les conjectures que pourraient occasionner son voyage et son empressement à la suivre, il n’avait pas manqué d’en prévenir milady Marguerite, et lui en avait parlé de manière à lui faire désirer d’être de la partie.

La demoiselle Bennet, qui était le vil instrument de ses différents projets, et la méprisable complaisante de sa femme, s’était prêtée à réveiller la jalousie de milady Marguerite, en l’instruisant secrètement de l’intention qu’il avait de se rendre à Londres en même temps que Cécile, pour arranger ses comptes avec ses tuteurs. Elle prétendit qu’elle avait appris cette