Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/69

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desir de cultiver une liaison si long-temps négligée ; ses scrupules au sujet de Delvile n’existaient plus, et tout l’invitait à rechercher le seul plaisir qu’elle pût avoir. Elle se rendit dans la rue de Portland ; Henriette poussa un cri en la voyant ; elle eut peine à contenir sa joie et sa surprise, et courant à elle, la serra dans ses bras avec la plus vive émotion ; et tout de suite s’éloignant un peu d’un air timide et honteux, elle lui demanda humblement pardon de sa hardiesse. En vérité, ma chère miss Beverley, ce n’est point manque de respect de ma part ; mais j’ai été si aise de vous voir, que je me suis un peu oubliée.

Cécile enchantée d’une réception aussi cordiale, l’eut bientôt rassurée par les remerciements qu’elle lui fit de penser encore à elle, et lui prodigua à son tour les plus tendres caresses. Dieu nous soit en aide, mademoiselle ! s’écria madame Belfield. Henriette, pourquoi tourmentez-vous ainsi mademoiselle ? Je ne vous avais jamais vue agir de cette manière. Miss