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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/71

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envoyé ici vingt fois pour savoir de ses nouvelles : ce qui m’étonne d’autant moins, que j’ose dire que, tout mylord qu’il est, il ne trouvera pas si-tôt quelqu’un qui vaille mon fils.

Je suis fâchée, dit Cécile, de cette conduite de sa part ; mais je suis persuadée que vous ne tarderez pas à en recevoir des nouvelles.

Fatiguée déjà des propos aussi plats qu’indiscrets de madame Belfield, et ne voyant pas d’apparence de pouvoir s’entretenir en particulier avec Henriette, elle se leva pour prendre congé ; elle s’arrêta un instant dans le corridor pour lui demander quand il lui serait possible de la trouver seule. Henriette l’assura que si elle daignait se donner la peine de passer quelque jour dans la matinée, elles pourraient se voir plus à leur aise, et ajouta : en vérité, je le desire fort ; car je suis très-malheureuse, et n’ai personne à qui je puisse confier mes chagrins. Ah, miss Beverley, vous qui avez tant d’amis, et méritez d’en avoir encore un