Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/80

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que je pouvais desirer était immédiatement sous ma main. Il faut avouer, reprit M. Monckton, après tout ce que vous avez souffert de la part de ce monde, dont vous preniez ordinairement la défense, qu’on a peu de raison d’être surpris que vous ayez un peu changé à son égard. Je reconnais pourtant, quelles qu’ayent été mes peines, répondit-il, que je me les suis en général attirées par mon étourderie et mes caprices. Ma dernière entreprise, sur-tout, dont je me promettais le plus de satisfaction, était peut-être la plus imprudente de toutes. Je n’avais point considéré combien la vie que j’avais menée jusques-là m’avait mis hors d’état de tenter une pareille expérience, combien j’avais été énervé par une oisiveté habituelle, et combien mes forces répondaient peu à ma résolution. Nous pouvons entreprendre de combattre certains préjugés, notre constance et notre fermeté sont souvent propres à les détruire ; mais on ne saurait jamais vaincre ceux que nous avons sucés avec le