Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/118

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de penser, les lieraient intimement ; qu’ils finiraient par ne trouver de moyen plus efficace de se consoler, que celui de s’unir ; et que ce mariage leur ferait, avec le temps, oublier totalement les peines qu’ils avaient éprouvées.

Il est vrai que l’air triste de M. Arnott, lorsqu’il vint chercher sa sœur, et la douleur excessive d’Henriette au moment où il fallut se séparer, ne permettaient guères de se flatter d’un pareil événement. Cécile, qui lisait dans son ame, et voyait à regret ces cruels combats dont elle la plaignait sincèrement, était elle-même fort touchée de cette inévitable séparation. Elle aimait tendrement Henriette ; la conformité de leurs affections la lui rendait encore plus chère. Rien n’excite plus la pitié que les maux qu’on a soi-même éprouvés. Adieu, ma chère Henriette, s’écria-t-elle ; soyez seulement aussi fortunée que vous êtes vertueuse, et puisse votre bonheur être aussi cons-