Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/117

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savait le mariage de Delvile, qu’il ne lui restait plus aucune espérance, ne manquerait pas, avant le temps, de faire disparaître les songes qu’une imagination un peu exaltée avait forgés. Madame Harrel murmurant de la solitude à laquelle elle allait de nouveau se trouver réduite, Cécile lui proposa la compagnie d’Henriette. Enchantée de cette ouverture, elle ne manqua pas de prier Henriette de ne point la quitter. Cette jeune personne, à qui toutes les maisons paraissaient préférables à la sienne, accepta volontiers cette offre, priant Cécile de faire part à sa mère de son changement d’habitation.

Cécile, n’aurait pas craint, connaissant l’honneur et la probité de M. Arnott, de lui confier sa propre sœur. Elle fut très-contente de cet arrangement, qui, s’il ne produisait aucun bien, n’occasionnerait vraisemblablement aucun mal. Elle se flattait que la passion, la douleur et la mélancolie qu’ils éprouvaient l’un et l’autre, et leur manière