Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/145

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une explication prompte étant la seule ressource qui lui restât pour empêcher que cette malheureuse soirée ne se terminât par quelque horrible catastrophe.

Elle avait toujours son compagnon avec elle. Elle le pria de descendre et d’entrer dans le café, pour s’informer si Delvile ou Belfield y étaient. Il revint avec un des garçons, qui lui dit : l’un de ces deux Messieurs, Madame, est revenu il n’y a qu’un instant, et ne s’est arrêté que le temps qu’il lui a fallu pour écrire un billet qu’il m’a laissé pour remettre au gentilhomme qui était avec lui la première fois. Il ne fait que de partir, et je ne crois pas qu’il ait encore pu gagner le coin de la rue. Oh ! fouettez donc, s’écria Cécile, galopez après lui… Cocher ! avancez tout de suite. Mes chevaux sont fatigués, dit cet homme ; ils ont couru toute la journée, et ne peuvent plus faire un pas, si je ne leur donne à boire. Désespérée d’un obstacle qu’elle imagina pouvoir lui faire perdre Delvile, peut-être pour toujours, elle