Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/170

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porter ailleurs ; je resterai à la distance que vous m’assignerez pour vous garder, et ne vous reverrai que lorsque vous me permettrez de vous approcher.

Comment, comment, s’écria Cécile, d’un ton de colère et d’impatience, ne me direz-vous pas votre nom, et d’où vous venez ? Ne me connaissez-vous pas, repliqua-t-il encore plus consterné, ou voulez-vous m’arracher la vie par une pareille question ? Êtes-vous chargé de quelque commission pour moi de la part de M. Monckton ? — De la part de M. Monckton ?… Non ; mais il vit, et il se rétablira. — J’ai cru que vous étiez vous-même M. Monckton. — Trop cruelle Cécile, avez-vous donc tout-à-fait abandonné Delvile !… Le coupable, le malheureux Delvile… est-il rejetté pour toujours ? L’avez-vous banni entièrement de votre cœur ? Lui refuseriez-vous même une place dans votre mémoire ? Est-ce que votre nom serait Delvile ? — Que voulez-vous dire ? Est-ce moi, ou mon nom, que vous désavouez ? C’est un