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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/196

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y aurait-il quelque apparence que cela pût lui nuire ? — Je ne le crois pas ; je ne pense pas, dans ce moment, qu’elle vous apperçoive. —

Eh bien donc… je me repentirais peut-être dans la suite de n’avoir pas encore une fois jeté un coup-d’œil… Il s’arrêta : le docteur tâcha encore de le dissuader ; mais après avoir un peu hésité, il l’assura qu’il était préparé à tout ce qu’il y avait de plus fâcheux ; il entra dans la chambre. Mais lorsqu’il revit Cécile… sans connaissance, privée de la parole, sans mouvement, ses traits défigurés, ses joues décolorées et ses yeux éteints, cette vue le fit frémir ; il s’appuya sur le docteur, et eut peine à retenir ses gémissements.

Le docteur aurait voulu le faire sortir ; mais s’étant un peu remis de son premier effroi, il s’approcha de nouveau pour la revoir encore, et levant les yeux au ciel, il s’écria : ô Dieu miséricordieux ! prenez-la, et qu’elle meure, qu’elle ne languisse plus, que je la perde plutôt