Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/198

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perdue pour toujours, expirante, chère Cécile !… Mais je ne murmure point : la paix et les anges sont prêts à te recevoir : séparée de toi-même, il y aurait de l’impiété à se plaindre que tu le fusses de moi… Cependant la tombe va renfermer tout ce qui pouvait me rendre la vie supportable, tout ce qui me présentait une lueur de félicité. Il ne me restera plus aucun espoir ; et toutes les consolations me seront ravies.

Le docteur s’étant aussi approché, crut appercevoir quelque changement, et l’obligea absolument de se retirer ; après quoi, revenant auprès de la malade, il vit que ses yeux étaient fermés, et qu’elle s’était endormie. Ce sommeil lui parut de très-bon augure : il s’assit auprès de son lit, et résolut de ne la pas quitter avant la fin de la crise qu’il avait prévue. Il donna les ordres les plus positifs pour qu’on évitât de faire le moindre bruit dans toute la maison et sur-tout dans la chambre. Son sommeil fut long et profond ; et lorsqu’elle s’éveilla, il parut