Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/200

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et ne permit à personne, pas même à Delvile, de l’approcher. Peu de temps après, elle lui adressa encore la parole d’un air calme. Ce ne fut que dans ce moment qu’elle le reconnut, et qu’elle parut étonnée de le voir auprès d’elle. Elle lui dit qu’il lui serait impossible de rendre compte de ce qui lui était arrivé, qu’elle ne pouvait imaginer où elle se trouvait, ni par quel hasard elle y était venue. Le docteur la pria, pour le moment, de ne point s’en inquiéter, et promit que, lorsqu’elle aurait recouvré une partie de ses forces, il lui rendrait compte de tout ce qu’elle voudrait savoir.

C’en fut assez pour l’engager à rester tranquille pendant quelque temps. Mais, après une courte pause, elle dit au docteur : n’ai-je point ici d’autres amis que vous ? Oui, oui, vous y en avez plusieurs, répondit le docteur ; c’est moi qui les retiens, et les empêche de déranger votre repos. Elle parut très-satisfaite de cette réponse, et ajouta : il ne faut pas, docteur, les retenir plus long-