Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/203

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veur ; et se hâtant ensuite de revenir, il embrassa de nouveau le docteur, en versant un torrent de larmes ; il était incapable d’exprimer tout ce qu’il sentait. Le digne docteur Lyster, qui prenait une part bien sincère à son bonheur, l’exhorta encore à la modération ; Delvile devenant plus traitable, et oubliant son désespoir, obéit sans murmure à tous les ordres qu’il lui donna. Le docteur revint ensuite auprès de Cécile, et, pour la tirer d’inquiétude, ne se fit plus aucun scrupule de lui parler de Delvile, lui apprit qu’il était informé de son mariage, et qu’il n’avait pas permis qu’ils se vissent jusqu’à ce qu’ils fussent l’un et l’autre plus en état de supporter cette entrevue. Cécile l’approuva ; mais les autres médecins, qui avaient été appelés pour être témoins de l’heureuse révolution qui venait de s’opérer, étant venus, leurs ordres furent encore plus positifs, et ils décidèrent qu’il fallait empêcher que rien ne l’agitât. Elle se soumit sans murmure ; et Delvile, dont le contentement était inexprimable, se borna