Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/21

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nous atteint avant que nous ayons trouvé la félicité. Puissiez-vous, ma chère Cécile, aussi bien que mon fils, profiter de mon expérience ! Mes espérances pour mon fils ont été poussées trop loin ; je voulais un parti qui joignît, à une illustre naissance un caractère aussi rare que le vôtre, ma Cécile, et une fortune considérable. Cette réunion était impossible. Cependant cette erreur de ma part est devenue la cause de sa félicité, qui m’est plus chère que la vie, plus précieuse que tout, excepté son honneur. Sauvons-le cet honneur inappréciable ; mais qu’il ne soit plus son tyran. Je me rends aux vœux de mon fils, je renonce de bon cœur aux richesses qui y mettaient obstacle, et l’espérance de le voir heureux ranime mes forces défaillantes.

» Je quitte l’Angleterre, peut-être n’y reviendrai-je jamais. Je la quitte… ô funestes effets de l’aveuglement et de la passion !… par une suite de cette