Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/211

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n’exigez pas, continua-t-il, que je rappèle à ma mémoire l’horreur de ce moment… Je ne savais où je devais la chercher à Londres. Je ne pouvais imaginer ce qui l’aurait engagée à contrarier les ordres que j’avais donnés au postillon. Je m’imaginais qu’elle cherchait à m’éviter ; et dans la fureur de me voir ainsi trompé, je supposai que Belfield était complice de sa fuite. Je le cherchai donc de nouveau chez lui, et au café où je l’avais laissé. Ce fut en vain ; par-tout où j’allai j’apprenais qu’il ne faisait que de sortir ; car ayant su que je le demandais, il ne se donna aucun repos, et parcourut tous les lieux où il crut que je pourrais être, mais sans me rencontrer. Il est heureux que cela ne soit pas arrivé ; la répétition des mêmes questions dans un temps où peu de chose suffisait pour m’irriter, l’aurait nécessairement révolté ; notre colère mutuelle aurait pu avoir les suites les plus funestes.

Il est inutile de m’arrêter plus long-temps au détail des différentes scènes qui se sont passées depuis ; mes recherches