Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/213

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que vous soyez plus calme, avant que je tente cet essai. Tout ce pathétique, ces belles protestations ne sont bonnes à employer qu’avec des gens en parfaite santé, et dont les nerfs sont moins délicats : cela ne convient nullement à un malade. Il alla cependant trouver Cécile, et lui répéta ce qu’il venait d’entendre, supprimant tout ce qu’il crut capable de l’affecter trop vivement, et assaisonnant son récit de réflexions à sa manière. La malade éprouva le plus grand soulagement, en voyant ainsi dissiper ses inquiétudes. Sa douleur et ses craintes n’avaient jamais été mêlées du moindre ressentiment ; tout ce qu’elle désirait était de réconcilier Delvile avec lui-même. Le docteur l’obligea, pendant quelque temps, de se contenter de son récit ; mais lorsqu’elle fut un peu mieux, son impatience devint plus forte, et il craignit que la contradiction ne lui fût aussi nuisible que le trop de complaisance. Il permit donc à Delvile de se présenter : celui-ci s’avança lentement et en tremblant, crai-