Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/217

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core très-faible, ah ! miss Beverley, vous allez donc enfin devenir heureuse, mais non pas aussi heureuse que vous le méritez ! Et dût-il m’en coûter la vie pour que vous le fussiez encore plus, ce serait avec joie que je ferais ce sacrifice. Cécile, qui ne comprit que trop bien ce qu’elle voulait dire, l’embrassa tendrement ; mais le docteur ne voulut point permettre qu’elle s’entretînt plus long-temps avec elle.

La seconde entrevue avec Delvile fut moins orageuse, et au bout de quelques jours il ne voulut plus la quitter. Sa vue était trop agréable à Cécile pour qu’on pût l’en priver, ou qu’on eût rien à en redouter. Le bon docteur la voyant en si bon train, et tout annonçant sa prompte guérison, se préparait à quitter Londres ; mais aussi empressé à être utile comme homme du monde que comme médecin, il se rendit d’abord, à la prière de Delvile, chez son père pour lui apprendre sa situation, lui demander ses instructions sur la manière dont il se conduirait, et tâcher de réconcilier toute cette famille.