Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/228

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pas toujours sûrs qu’ils consentissent à accepter leurs invitations. Oh ! oui, Monsieur, vous avez raison, s’écria-t-elle étourdiment ; il serait assez difficile que, se plaisant dans votre château, ils se déplussent quelque part. Ne pensez-vous pas de même, docteur ? Mais, milady, quand on a l’honneur de vous voir, répondit-il gaiement, on pense trop à la personne, pour s’embarrasser du lieu où l’on se trouve.

Allons, je commence à mieux espérer de vous, s’écria-t-elle ; je vois que, pour un médecin, vous vous entendez assez bien à tourner un compliment : vous avez pourtant encore un grand défaut ; vous riez en débitant des choses polies, et l’on soupçonnerait que, loin de parler sérieusement, vous ne faites que plaisanter. Mais, en vérité, milady, quand un homme, pendant cinquante ans de sa vie, s’est piqué, tant en paroles qu’en actions, de la plus grande sincérité, c’est trop en exiger que de vouloir qu’il change tout d’un coup sa manière d’agir, et qu’il voye