Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/230

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je serais assez d’avis que vous épousassiez mon petit mylord Derford. Vous voudriez donc, répartit Cécile, que je ne me procurasse ma liberté que pour y renoncer aussi-tôt ? — Certainement, vous ne sauriez rien faire sans être mariée ; une jeune personne sans mari est cent fois plus gênée qu’une femme ; sa conduite est sujette à la critique de tout le monde, au lieu qu’une femme n’a personne à contenter que son mari. Et cela, répondit Cécile en souriant, vous paraît peu de chose ? — Oui, sur-tout lorsqu’on épouse quelqu’un dont on ne se soucie guères. — S’il en est ainsi, vous avez raison de me recommander mylord Derford. — Oh, pour cela oui, ce sera le plus charmant mari du monde ; rien ne vous gênera ; il ne tiendra qu’à vous de l’accoutumer à la plus grande soumission. Il pourrait essayer de se plaindre de vous à vos parents ; mais il n’aurait jamais le courage de vous faire le moindre reproche en face. Pour Mortimer, il n’en est certainement pas de même : vous ne parviendrez jamais