Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/235

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prétendre. Cependant ni Albani, ni ces pauvres gens n’éprouvèrent autant de satisfaction que Mortimer, qui vit avec un nouvel étonnement les vertus de son épouse, à qui il ne cessait de témoigner combien il s’estimait heureux de la posséder.

La tendre et sensible Henriette, à son retour chez ses nouveaux amis, s’abandonna toute entière à sa douleur ; elle vit avec une extrême douleur, que M. Arnott était aussi malheureux qu’elle ; la sympathie les rendit bientôt également chers l’un à l’autre. Madame Harrel prenait trop peu d’intérêt à leur chagrin pour ne pas les laisser presque toujours seuls ; ennuyée de leur tristesse, et dégoûtée de la solitude, elle profita de la première occasion qui se présenta pour changer sa situation, en épousant un riche particulier du voisinage ; et oubliant bientôt tout ce qui lui était arrivé, elle recommença avec autant de légèreté qu’auparavant une nouvelle carrière, formant de nouvelles espérances et de nouvelles liaisons,