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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/64

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si je n’éprouvais pas dans cet instant le chagrin le plus cuisant, seraient capables de me causer une satisfaction à laquelle nul mortel n’a pu encore atteindre. Mais ces paroles, lui dit-elle avec encore plus de vivacité, vous me les avez arrachées par la terreur que vous me faites éprouver. Prenez donc à la fois le bien et le mal, et souvenez-vous que, si tout ne va pas comme vous le désireriez, vous avez actuellement une fidèle amie à qui vous pouvez vous confier, et qui partagera également vos plaisirs et vos peines. Montrez seulement autant de courage que vous avez témoigné de bonté et de complaisance, repartit-il, et je ne craindrai plus de tout dire. Elle lui en réitéra les assurances : ils s’assirent tous deux, et il commença son récit.

Aussi-tôt que j’eus quitté votre appartement, je me rendis à l’endroit où j’avais ordonné qu’on me tînt une chaise prête, et je ne m’arrêtai que pour changer de chevaux jusqu’à mon arrivée au château de Delvile. Mon père fut surpris