Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/65

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de me voir, et me reçut très-froidement. Ma situation m’obligeant de brusquer les choses, je lui dis qu’avant d’accompagner ma mère hors du royaume, je venais lui communiquer une affaire que je croyais que mon devoir et mon respect exigeaient que je fusse le premier à lui apprendre. Il m’interrompit alors d’un air sévère, et me déclara positivement que, si vous y étiez intéressée, il refusait d’en entendre parler. Je tâchai de le faire changer de sentiment, en lui mettant sous les yeux son injustice ; mais il se fâcha, et s’exhala en accusations nouvelles et des plus cruelles, assurant qu’il les tenait d’un témoin irrécusable. Je n’ai plus douté qu’il n’y eût dans tout cela quelque horrible imposture. Oui, sûrement, s’écria Cécile, qui ne connaissait que trop alors l’homme qui l’avait si indignement calomniée. Juste ciel ! comme j’ai été trompée ! et cela, par la personne en qui j’avais le plus de confiance !

Je lui dis, continua Delvile, qu’on