Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/66

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l’avait indignement abusé, et je le conjurai de ne plus s’obstiner à me cacher le nom de celui qui était capable d’une pareille imposture. Mes prières ne servirent malheureusement qu’à augmenter sa colère : il me répondit qu’il était plus difficile qu’on ne pensait de lui en imposer ; que c’était moi à qui l’on avait droit de reprocher que je me laissais aisément duper ; tandis que lui n’avait fait qu’ajouter foi aux informations d’un des plus respectables gentilshommes de la province de Suffolk, qui vous connaissait depuis votre plus tendre enfance, et qui l’avait assuré, de la manière la plus formelle, qu’il avait fait tout ce qui avait dépendu de lui pour vous engager à changer de conduite, n’ayant épargné ni ses soins, ni sa bourse, pour vous tirer des mains des juifs, et qu’il lui en avait donné une preuve incontestable en lui montrant vos propres billets, par lesquels vous reconnaissiez lui devoir des sommes très-considérables.

Quelle horreur ! s’écria Cécile, je